Biographie de Pierre Vilar

1906 Pierre Vilar est né à Frontinhan (village près de Montpellier), “fils de maître et maîtresse, neveu de maîtresse” et petit-fils de viticulteurs

1912-1916 Il fait ses études primaires (“qui commencent dans les années de paix, mais se termineront en plein milieu du drame de la guerre”)

1916-1924 Lycéen à Montpellier, il vit une adolescence marquée par la Grande Guerre et ses conséquences et par la Révolution russe.

1925-1929 Il étudie à la prestigieuse École Normale Supérieure (ENS) comme  membre d’une “génération intellectuelle” avec des personnalités comme Jean-Paul SartrePaul-Yves Nizan, Raymond AronSimone Weil, etc. Il choisit en spécialité la géographie afin d’obtenir “une meilleure compréhension du monde contemporain”, avec, comme maître, Albert Demangeon

1927 Il réalise un premier voyage à Barcelone (septembre-octobre) pour en examiner l’aire industrielle (recherche suggérée par Max Sorre), un contact qui est à l’origine de sa maîtrise (La vie industrielle dans la région de Barcelona -publiée en 1929-). Là, il fait la rencontre de Gonçal de Reparaz -fils-, Pau Vila ou Pere Bosch-Gimpera. Alors, la simple analyse des facteurs géographiques n’étant pas suffisante pour comprendre le cas de Barcelone, il est amené à se tourner de manière de plus en plus marquée vers l’histoire

1930 Récemment gradué, il obtient une bourse à l’École des Hautes Études Hispaniques (ayant son siège à Madrid -la Casa de Velázquez-). C’est à cette époque qu’il fait la connaissance de Gabrielle Berrogain (1904-1976) -formée à l’École Nationale des Chartes et admise à la Casa de Velázquez depuis l’année antérieure-

1931-1934 Il est présent lors de la proclamation de la IIe République à Barcelone, ville où il retrouve Gabrielle -“Gaby”- (responsable d’une commission des services aux Archives de la Couronne d’Aragon) avec qui il se marie en 1933. Pierre Vilar travaille alors comme professeur de français à l’École Normale de la Generalitat. C’est dans cette même ville de Barcelone que le couple sera le témoin des faits d’octobre 1934

1936 Fruit du mariage Vilar est né Jean. 

1936-1939 La guerre civile espagnole éloigne les Vilar de Catalogne. Lors de cette période, il travaille au lycée de Sens, édite des textes de Marx sur l’histoire d’Espagne, écrit des comptes-rendus d’oeuvres sur des histoires de ce pays et aide les républicains. En 1939, il devient un des fondateurs de La Pensée et collabore avec Albert Soboul

1939-1945 En août 1939, il est mobilisé comme lieutenant de l’armée française jusqu’à ce qu’il devint prisonnier des allemands le 16 juin 1940. Depuis juin 40 et jusqu’à la fin de mai 45,  il reste en captivité dans différents camps d’officiers prisonniers (oflags) en Allemagne, Pologne et Autriche

1946 Il retourne à l’Institut Français de Barcelone jusqu’en 1948

1947 Il publie la petite Histoire de l’Espagne -postérieurement traduite dans de nombreuses langues- qui, malgré la censure franquiste, est beaucoup lue. Suivront ensuite des oeuvres telles que  “Le temps du Quichotte”(1956), “Le déclin catalan du bas Moyen-Âge. Hypothèses sur sa chronologie” (1959) -plus tard, réunies dans la compilation Crecimiento y desarrollo (1964)- et Le «Manual de la Companyia Nova» de Gibraltar, 1709-1723 (1962)

 

1951 Il devient directeur d’études à l’École Pratique des Hautes Études. Durant les années antérieures et postérieures, il collabore dans les revues Annales ESCRevue HistoriquePast and Present, etc. (un ensemble d’articles et de comptes-rendus -dont beaucoup ont été réélaborés postérieurement- qui manifestent une préoccupation constante pour le lien entre faits, méthodes et théorie)

1962 Le chef-d’oeuvre de l’historien voit le jour: La Catalogne dans l’Espagne moderne. Recherches sur les fondements économiques des structures nationales –inachevée-, une des grandes réalisations de l’historiographie du XXe siècle

1965 Il est nommé Professeur de la Sorbonne (à la place de son maître, Ernest Labrousse). Quatre ans plus tard, voient le jour Oro y moneda en la historia(1969), Assaigs sobre la Catalunya del segle XVIII (1979), Iniciación al vocabulario del analisis histórico (1980), Hidalgos, amotinados y guerrilleros(1982) ou La guerre d’Espagne (1986), parmi d’autres publications

1979 Il est investi docteur honoris causa par la Universitat de Barcelona.

1987 Il reçoit le prix Ramon Llull du Conseil du Congrès de Culture Catalane et dirige une Història de Catalunya en huit volumes –1987-1990– (postérieurement dix). À cette époque, ses problèmes oculaires s’aggravent, ce qui l’oblige à interrompre divers de ses travaux

1995 Il publie Pensar històricament. Reflexions i records. 

2000 On lui concède la Médaille d’Or de la Generalitat de Catalogne

2003 Pierre Vilar meurt durant l’été 2003.